#REX : retour au salariat après la création d’un restaurant

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Vous pouvez écouter l’interview complète dans le podcast, ci-dessous.

Voici un résumé écrit du podcast.

De l’idée à la création du restaurant

Donner naissance à son restaurant

La réflexion de Sébastien nait bien sûr d’une envie, mais aussi d’une opportunité. Sa rencontre avec celui qui deviendra son associé le pousse à franchir le cap. Son restaurant servira des plats mexicains, une cuisine très méconnue, et aux yeux de Sébastien, encore trop injustement associée au fast-food.

« Pour me lancer, je suis allé puiser dans plusieurs choses pour savoir si cela pouvait me convenir : mes petits-boulot d’étudiant dans la restauration, des échanges avec des amis restaurateurs… »

Grâce à une rupture conventionnelle, il rompt brusquement avec sa vie de salarié pour ouvrir une adresse où déguster une cuisine authentique et responsable, à base de produits bios, à Paris dans le quartier des Batignolles. « J’ai en fait mal compris mon marché, qui n’était pas assez mure. Beaucoup de clichés persistent hélas sur la nourriture mexicaine, jugée trop grasse et épicée, façon Tex Mex… », regrette Sébastien. 

Après avoir établi le concept avec son associé franco-mexicain, trouvé le local et réalisé les travaux, l’apprenti entrepreneur s’attaque au volet administratif, épaulé par un avocat pour négocier son bail commercial. C’est le début de l’aventure ! « Le restaurant, où je passais plus de cent heures par semaines les premiers mois, était assez petit, et j’étais multi casquette, à la caisse, aux fourneaux, je faisais tout ! » Ce sera le second élément qui le coupera sans son élan. « Ne pas pouvoir déléguer, faute de moyens, m’a empêché de développer d’autres axes, de faire du commercial, de la com… ».

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L’association élément le plus important dans la réussite d’une entreprise ?

Avec son associé, la collaboration ne tient plus quand ce dernier, trop pris par ses autres activités, ne peut plus honorer son engagement : se rendre à Paris deux semaines tous les mois et demi pour soutenir Sébastien. Au moment de passer à la vitesse supérieure, l’entrepreneur se retrouve seul, incapable de développer sa clientèle, notamment via Instagram ou certains médias lifestyle. La communication externe, est lancée trop tard et Sébastien, les mains dans l’opérationnel, n’a plus de temps à consacrer à cette tâche primordiale.

« Le métier de restaurateur n’est pas un métier dans lequel on peut débarquer sans connaissances. Je m’en suis à peu près bien sorti car je suis énergique et débrouillard, mais je pense que travailler en amont au sein d’un restaurant au contact d’une personne ayant déjà de l’expérience ne peut être que bénéfique. Cela permettra de faciliter l’éclosion du concept. Moi j’ai tout appris sur le tas, ce qui m’a considérablement ralenti… »

Si le restaurant doit fermer ses portes, c’est car Sébastien ne parvient pas à atteindre l’équilibre fin entre panier moyen et volume de client… Ouvert midi et soir du mardi au samedi, le restaurant, dont les prix ont sans doute été sous-évalués, peine à joindre les deux bouts, et ce alors que l’enseigne est souvent pleine à craquer.

Si c’était à refaire…l’heure du bilan

L’entrepreneur réalise finalement que qu’elle que soit l’énergie supplémentaire qu’il insufflera, il n’arrivera pas à redresser la barre. « J’ai pris la décision de ne pas m’entêter et de stopper cesser l’hémorragie vers laquelle je me dirigeais. C’est difficile, car la popularité auprès des clients incite à continuer. Mais mon expérience en tant que consultant m’a aidé à garder la tête sur les épaules et à y voir clair. Il faut être prêt à arrêter une fois que toutes les cartouches ont été tirées », affirme le jeune homme.

Avec le recul, Sébastien s’est sans doute un peu trop précipité et n’a pas assez pensé certains paramètres majeurs liés à des éléments financiers, comme l’emplacement, qui peuvent faire ou défaire un restaurant.

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Durant ces quelques mois en tant que restaurateur, Sébastien a eu le sentiment de vivre des montages russes, entre coups de boost, solitude, engouement des clients, et moments d’angoisse. Son conseil pour les entrepreneurs en herbe : prendre son temps pour préparer et murir son projet en amont. Et surtout, s’entourer de personnes avec qui on a la conviction de pouvoir entretenir une relation pérenne.
Dernier point : s’assurer que son entourage est bien aligné sur le projet et prêt à certains sacrifices, plusieurs années durant parfois.

« Je n’ai pas de regret, j’ai beaucoup appris, et l’expérience m’a permis de m’épanouir bien plus dans mon statut de salarié. J’ai compris ce qu’était vraiment monter une entreprise, de la difficulté, des sacrifices personnels, et de ce que subis l’entourage…Ce n’est pas une décision à prendre à la légère, cela exige une grande réflexion ! »

Toutefois, Sébastien n’a pas totalement claqué la porte de l’entrepreneuriat. Sa société, mise en sommeil, pourrait bien renaitre de ses cendres plus tard sous la forme d’une épicerie spécialisée dans les produits mexicains. Aujourd’hui, après avoir accumulé beaucoup de tristesse et de frustration par rapport à son expérience, Sébastien se sent grandi : plus serein face à son statut de salarié, plus résilient, plus réactif. « C’est que du positif. Et la prochaine fois, je repartirai sans doute de façon plus stable ! », sourit-il.

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