Avoir une idée c’est bien, savoir la développer c’est mieux ! Après avoir testé votre idée de projet sans perdre trop d’argent et de temps, notamment grâce à la méthodologie du Lean Startup, vous pouvez passer à la deuxième étape qui est de créer un business plan afin de déterminer sa faisabilité et son évolution.
Un bon business plan est un outil indispensable en vue d’une levée de fonds et d’une recherche de financements. Comment faire pour réaliser le meilleur business plan possible pour son entreprise et quelles sont les étapes à respecter ?
Rédiger un executive summary
Votre business plan doit commencer par un executive summary que l’on peut traduire par un « résumé opérationnel ». C’est certainement la partie la plus importante du business plan puisqu’elle résume l’ensemble du document de manière synthétique tout en mettant en avant la vision globale du projet. La grande majorité des personnes ne prennent pas le temps de lire un business plan de 10, 15 ou 20 pages en entier, c’est pour cela qu’une synthèse est primordiale !
Ce qu’il faut faire :
Rédigé en 1 ou 2 pages maximum, l’executive summary reprend toutes les parties de votre business plan (y compris l’équipe), afin d’en faire ressortir les informations les plus importantes. Malgré le fait qu’il soit placé en début de business plan, il est préférable de le rédiger en dernier, afin de savoir exactement ce que vous devrez y mettre. N’hésitez pas à abuser d’éléments graphiques pour en faciliter la lecture. À titre d’exemple, de plus en plus d’exec sont présentés sous forme d’infographie.
Ce qu’il ne faut pas faire :
D’une part, c’est une synthèse, ne pas faire plus de 2 pages ! D’autre part, il faut donner envie au lecteur, mais sans survendre son projet, il faut rester réaliste. N’oubliez pas de dire pourquoi vous avez rédigé ce business plan (rendez-vous, financement, etc.). Enfin, n’insérez pas d’objets publicitaires comme une plaquette commerciale, vous vendez votre projet pas votre produit !
Télécharger un exemple d’executive summary
Dans cet article de likiwi : #executivesummary, comment réussir à séduire les investisseurs, vous trouverez des exemples d’executive summary.
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L’Executive Summary : Comment réussir à séduire les investisseurs ?
L’équipe : la clé de la réussite
Il est très important de présenter l’équipe qui constitue le projet, car beaucoup d’investisseurs investissent plutôt sur l’équipe que sur le projet. « C’est un peu tarte à la crème, mais nous investissons sur l’Homme et sur la capacité de résilience de l’entrepreneur » expliquait d’ailleurs Maximilien Bacot de Breega Capital à ce sujet.
Ce qu’il faut faire :
Faites un résumé de vos CV en tenant compte de vos forces mais aussi vos faiblesses, mais surtout en démontrant votre complémentarité ! Une équipe complémentaire avec beaucoup de compétences trouvera toujours des solutions, même avec un projet complexe à développer. Précisez en quoi chaque membre de l’équipe est légitime pour le rôle qui lui est confié.
Ce qu’il ne faut pas faire :
Il faut éviter de s’inventer des compétences. Non, maitriser WordPress ne fait pas de vous un CTO. N’hésitez pas à mettre que vous cherchez encore des compétences, il vaut mieux une équipe en construction, mais fiable. Qu’une équipe qui n’a pas les compétences annoncées.
L’entreprise : genèse et valeurs
Votre business plan doit exposer les valeurs de votre équipe et de votre entreprise. Insistez sur ce qui a motivé chaque membre de l’équipe à rejoindre le projet et son rôle dans l’entreprise. Exposez les objectifs de votre projet, la vision commune, les axes de développement, la position actuelle sur le marché et vos ambitions. Il faut montrer que le schéma de votre entreprise correspond à vos valeurs et à votre équipe. Utilisez des techniques de storytelling pour cette partie afin de romancer un peu le tout mais ne tombez pas dans l’excès de zèle. Présentez également, si elle existe, l’entreprise avec son histoire, sa structure, son organisation et son environnement.
Ce qu’il faut faire :
Exposez ses objectifs, sa vision, ses axes de développement, sa position actuelle sur le marché et ses ambitions. Il faut montrer que le schéma de votre entreprise correspond à vos valeurs et à votre équipe. Vous pouvez faire un peu de story telling, sans non plus en abuser.
Ce qu’il ne faut pas faire :
Essayez de noyer le poisson. Vous avez des difficultés, assumez-les. L’entreprise parfaite n’existe pas, donc une business plan sans aspérité n’a pas d’intérêt pour le lecteur.
Le(s) produit(s) / service(s) proposé(s)
Dans cette partie vous devrez présenter les produits et services que vous allez vendre.
Ce qu’il faut faire :
Il faut montrer pourquoi et comment votre solution va révolutionner le marché et quelles sont ses forces. Vous allez définir les besoins auxquels ils répondent, pourquoi ces technologies n’ont-elles pas déjà été proposées, tout en décrivant leur caractère innovant. Vous devrez présenter l’offre existante ainsi que les avantages et inconvénients que votre solution apporte. Pensez aussi à décrire le contexte et l’état du marché, quelle est l’opportunité ? Pourquoi maintenant ?
Ce qu’il ne faut pas faire :
Une erreur à ne pas commettre est d’utiliser des termes trop techniques qui troubleraient la compréhension de vos lecteurs. Ne négligez pas non plus votre Value proposition. Enfin, n’abusez pas des superlatifs et évitez de trop mentir sur l’état d’avancement de votre produit/service.
Réaliser une étude de marché : la base
Un seul conseil à retenir : allez sur le terrain !
Votre projet et votre équipe sont importants mais n’oubliez pas que tout doit répondre à une opportunité de marché. Pour réaliser une étude de marché, allez sur le terrain pour rencontrer vos futurs clients, concurrents et potentiels partenaires. Vous devez donc identifier l’offre disponible sur le marché que vous visez, procéder à une étude de votre cible (budget, besoins, habitudes de consommation) et essayer de dégager les besoins non satisfaits par la concurrence.
N’oubliez pas que la concurrence existe toujours, même si elle est indirecte. Dire que vous n’avez pas de concurrents reviendrait à être un peu trop confiant ou avoir négligé votre étude de marché.
Ce qu’il faut faire :
Pour un investisseur, rien de vaut une étude de marché menée au contact de vos clients (enquêtes, questionnaires, rendez-vous, etc.). Prenez le temps de lancer une version beta et d’obtenir le maximum de retours clients sur votre produit. Cela vous permettra de déterminer votre cible et l’existence d’un marché. Pensez à établir une zone géographique, la taille de votre marché et comment va-t-il évoluer, et qui en sont les principaux acteurs.
Ce qu’il ne faut pas faire :
Par pitié, ne confiez pas votre étude de marché à un consultant externe sans y mettre le nez dedans. Il faut absolument vous approprier le marché et les problématiques que rencontrent vos clients. Et même si ce n’est pas votre coeur de métier ou votre compétence principale, vous devez vous faire violence.
La concurrence : on a toujours de la concurrence
Il est important de savoir se situer dans sa branche d’activité.
Ce qu’il faut faire :
Analyser les entreprises et produits concurrents est une bonne base de comparaison et d’analyse stratégique. Il vous faut donc décrire vos concurrents actuels et futurs, qu’ils soient directs ou indirects. N’oubliez pas de décrire les « petits » concurrents qui risquent de prendre des parts de marché dans le futur ! Enfin, n’oubliez pas de répondre à ces questions : quelles sont les barrières à l’entrée pour vos nouveaux produits ? Quel est votre avantage concurrentiel ? Quelle est votre valeur ajoutée ?
Ce qu’il ne faut pas faire :
Dire que vous n’avez pas de concurrent. C’est à la fois faux et à la fois prétentieux. Nous avons tous des concurrents. Vous allez me dire « Quand Ford à inventer la voiture, avait-il des concurrents ? » Et les chevaux, ce n’est pas de la concurrence ? CQFD.
Le modèle économique : Il en faut un !
Pour vous simplifier la tâche, répondez à une seule question : comment mon entreprise va-t-elle gagner de l’argent ?
Pour y répondre, vous allez devoir déterminer qui sont les acheteurs, combien vont-ils débourser, quel formule vous distribuez (achat unique, abonnement, etc.) et ce qui va les pousser à débourser pour votre produit ou votre service. En revanche, ne dites pas que votre entreprise va vivre grâce aux levées de fonds. Vous devez viser la rentabilité à moyen ou long terme. Gardez à l’esprit qu’une entreprise doit gagner de l’argent.
Pour étayer votre business model, vous pouvez estimer le chiffres d’affaires espérés en calculant nombre de ventes réalisables par jour, le panier moyen d’un consommateur et les coûts liés à la création et au fonctionnement de son entreprise (souvent au doigt mouillé :-)).
Ce qu’il faut faire :
Pour y répondre, déterminez qui va débourser (BtoB, BtoC, etc.), combien va-t-il débourser, quand (forfait mensuel, hebdomadaire, à l’achat, etc.), et surtout pourquoi il va débourser pour votre produit ou service. Développer bien votre politique de prix en n’omettant pas vos canaux de distribution et votre stratégie marketing et commerciale. Essayez surtout de démontrer par A+B que vos clients seront des clients récurrents, le fameux repeat business.
Ce qu’il ne faut pas faire :
Dire que votre objectif est de financer votre entreprise avec des levées de fonds. Même si votre business a besoin de temps pour atteindre la rentabilité, expliquer que votre business model est clair, mais qu’il nécessite une validation à plus grande échelle. Juste pour rappel, une entreprise doit gagner de l’argent.
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Vision et plan d’actions : quelles projections ?
Le plan d’actions va présenter toute votre stratégie de développement, mais il est bon de présenter aussi sa vision ; par exemple, quelle cause à défendre, qu’est ce qui est bien pour la planète, quelle est votre philosophie de vie.
Ce qu’il faut faire :
Dans le plan d’actions vous devrez présenter en détail :
- La stratégie marketing : communication, budget, objectifs, etc.
- La stratégie commerciale avec vos facteurs clés de succès
- La stratégie de développement (nationale et internationale) et votre plan de R&D (recherche et développement)
- Les moyens humains, matériels et financiers dont vous disposez
- La production : le coût, le lieu, les délais, l’investissement
Ce qu’il ne faut pas faire :
Dire que vous misez tout sur le « buzz ». Déjà parce que créer le buzz coute cher, ensuite parce que cela prouve que vous ne savez pas comment faire pour atteindre vos objectifs. Pensez aussi à l’adéquation stratégie / force en présence. N’annoncez pas une stratégie qui nécessite 2 millions d’euros et 15 personnes, si vous êtes 3 et sans argent.
Choisir la forme juridique la plus appropriée
La forme juridique a un impact non négligeable dans l’élaboration de votre business plan. En effet, en fonction du statut juridique choisi les régimes fiscal et social applicables et les dépenses afférentes seront différents. Ces chiffres doivent rentrer dans le prévisionnel des dépenses de création et de fonctionnement de votre startup.
Gestion financière : Ni trop, ni pas assez
Ce qu’il faut faire :
Se faire aider pour la partie financière. Il faut que vos hypothèses soient en adéquation avec votre plan d’actions : par exemple dites que pour le premier trimestre vous allez avoir un nombre X de commerciaux qui vont démarcher X clients par jour pour un taux de conversion de X% : donc X ventes par mois pour un CA de X euros. Suite à cela, d’un point de vue plus chiffré, présentez un compte de résultat et un bilan prévisionnel, un plan de financement, un plan de trésorerie, et dites quand est-ce que vous atteindrez votre point mort et comment allez vous l’atteindre.
Ce qu’il ne faut pas faire :
Une chose à éviter est de fournir un tableau reprenant le chiffre d’affaires, la multitude de coûts, ainsi que le résultat. Ce qu’il faut faire c’est expliquer plutôt comment on arrive à ces chiffres. Estimer vos revenus et charges de façon prudente, détaillée et justifiée.
Exemple de business plan
Il s’agit d’un exemple de business plan d’un magazine en braille (la société Brailmag) très complet, réalisé par l’université UTC (Université de Technologie Compiègne) –> visualiser ici !
PS : Rédiger son business plan répond à 9 grandes étapes. Pensez à le rédiger avec toute votre équipe et faites le lire par un regard extérieur. Ne passez pas des journées entières devant votre PC, prenez plutôt le temps d’aller au contact de votre (future) clientèle. Et n’oubliez jamais que le meilleur des business plan du monde, ne garantit pas de clients.
Crédit image : AstroStar via shutterstock
Mise à jour de l’article le 9 octobre 2019, première parution le 19 avril 2016.